Formation numérique des créateurs d’entreprises

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Formation numérique des créateurs d’entreprises

C’est enfin l’occasion de vous partager un temps privilégié dans ces terrains d’observation : la formation numérique des artisans. Pourquoi privilégié ? Car cette journée va nous permettre d’écouter les avancées, les créations, réactions, envies et besoins exprimés par les artisans. Tous passent plusieurs journées de formation thématique autour de la création d’entreprise, ensemble, dans les locaux de la CMA CVL de Bourges, avec l’objectif de présenter un “business plan” en bonne et due forme numérique selon un modèle fourni et commun. Voici donc notre mission : accompagner la prise en main des outils bureautiques qui leur permettront de réaliser cette présentation. Après un rapide tour de table des projets de création et des besoins de chacun, notre journée sera rythmée d’accompagnements dédiés, adaptés aux avancées et aux rythmes des stagiaires, qui vont librement travailler sur la réalisation de cartes de menu, par exemple, ou la saisie de leur étude financière dans des modèles de tableurs existants, graphiques et pratiques.

Apprendre par la pratique : à chacun son challenge

Certains effectuent une reconversion et profitent de connaissances existantes pour avancer rapidement mais également venir en aide à leurs voisins et voisines

La variété des projets et des secteurs où se lancent nos futurs artisans indiquent, d’emblée, que les échanges seront riches et vivants. Promesse tenue. Dans l’énergie de la création d’entreprise, les stagiaires puisent un grand nombre d’idées, de demandes, dont une partie a été accompagnée précédemment par d’autres sessions thématiques (formations financières, commerciales et communication…). Mais pas uniquement : certains effectuent une reconversion et profitent de connaissances existantes pour avancer rapidement mais également venir en aide à leurs voisins et voisines, d’autres ont concentré leurs efforts sur des points particuliers comme le logo ou la réalisation d’un visuel graphique pour la page de garde de leur document. Une petite heure de théorie seulement sera consacrée à la présentation des outils. La matinée a surtout servi à lancer chaque stagiaire dans son challenge du jour : maîtriser la création (automatique ou manuelle) d’une page d’index, insérer des graphiques ou des images, voire jouer avec les différents styles et tester la création par IA générative ciblée, pour la mise en page des diapositives par exemple. Les discussions et questions affluent, l’ambiance oscille entre concentration, travail en binômes improvisés et partage d’astuces pratiques adaptés aux usages de chacun.

Des astuces à l’initiative

Les mots étranges (“habillage du texte”) et parfois la complexité des outils nous ont même fait rire.

Ainsi, chaque intervention rebondit sur les besoins des uns et des autres. Ici, on apprend par exemple à utiliser la “pipette” de couleurs pour garder une homogénéité tout en construisant en autonomie un format de visuel en mode “prototype”, alors qu’à côté on conseille l’utilisation d’un outil graphique en ligne, où tout est déjà formaté, et où il n’y a plus qu’à saisir ses textes et ses chiffres. Ce qui lui permet d’ailleurs d’avoir le temps de prêter main forte un peu plus loin, pour la mise en page d’un document texte, tout en fignolant les visuels de son propre document via des paramètres avancés de gestion des images. D’autres sont concentrés sur la valorisation moderne de leurs informations professionnelles (CVs, présentation, page de garde) et profitent des conseils partagés en commun pour avancer en toute autonomie. Certains font le grand saut : l’un se lance dans le story-telling graphique de son parcours, l’autre dans des animations sobres et efficaces, d’autres vont jusqu’à inclure leurs propres photos de réalisation ou identité graphique en adaptant le style global de leur travail. Les mots étranges (“habillage du texte”) et parfois la complexité des outils nous ont même fait rire. En fin de journée, chacun projette sa réalisation, quelle qu’elle soit, “en grand” via un projecteur partagé. Applaudissements et bonne humeur sont au rendez-vous.

Cette vitalité fort plaisante n’est pas sans son lot de difficultés : les versions des logiciels, et donc des interfaces et des fonctionnalités, diffèrent, cela engendre des impossibilités de pratiquer, par exemple, pour des problèmes de compatibilité, voire de la frustration à mettre en place manuellement ce que d’autres peuvent faire plus vite avec des versions plus récentes. Il y a les compétences, les rythmes, les formats et usages de chacun, et surtout la réalité d’une activité ou d’un métier qui, pour beaucoup, sera centré sur un savoir-faire et une personnalité, plus que sur des compétences numériques. Le passage devant un jury, qui conclut les formations du groupe, est cependant un exercice impliquant et engageant pour les stagiaires : cette évaluation leur permet en effet de présenter un projet souvent personnel, réfléchi, créatif, dont le message doit être valorisé par le numérique. Chacun aura ainsi trouvé, dans ce format collégial et ouvert, la possibilité de se projeter selon ses possibilités et ses envies, dans des documents et diapositives, mais aussi dans les échanges qui semblent nourrir un esprit de groupe solidaire et coopératif.